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La vérité sur la dette francaise (et pourquoi ca t'importe)
112 % du PIB ? Ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Voici pourquoi la réalité est bien plus alarmante, et surtout, ce que ca va impliquer pour nous tous.
— Axel Bitcoin & Liberté
La dette officielle de la France est de 112 % du PIB.
Un chiffre déjà préoccupant.
Un chiffre qui, selon les études économiques et selon l’histoire, marque un point de non-retour.
Mais si seulement on était réellement à 112 %…
La réalité est différente. L’État a dissimulé de manière "hors bilan" des engagements impressionnants. Retraites, Sécurité sociale, garanties d’État : des chiffres mis sous le tapis, mais qui sont bien réels et qui nous impactent.
En réalité, la dette de la France dépasse les 350 % du PIB.
Voici un article sur l’état réel de la dette française, ce que l’histoire en dit et les conséquences actuelles et futures.
La dette réelle
C'est justement depuis 1971 que la dette augmente plus vite que la croissance (pour rappel, la fin de l’étalon or et le début de la capture monétaire ont eu lieu en 1971).
1971: 10% de Dette/PIB
2024: 112% de Dette/PIB
Mais par un tour de passe-passe douteux, l’État ne comptabilise que ses emprunts directs.
En réalité, d’autres engagements viennent s’ajouter :
Retraites des fonctionnaires → 1 841 milliards d’euros
Engagements économiques et sociaux (régimes spéciaux, allocations, etc.) → 680 milliards d’euros
Engagements financiers (prêts garantis, engagements envers l’UE, etc.) → 1 591 milliards d’euros
Le déficit de la Sécurité sociale → 145,1 milliards d’euros
Les dettes des entreprises publiques (SNCF, EDF, etc.) → 238,5 milliards d’euros
Le déficit commercial chronique → 99,6 milliards d’euros en 2023
Les engagements climatiques et infrastructures (estimés à 100 milliards d’euros/an entre 2024-2030)
Les contributions et engagements envers l’UE et le FMI (plus de 100 milliards d’euros potentiels)
Retrouvez l'ensemble des engagements financiers et leur source dans cet article: 10.000 milliards d’euros, le vrai montant de la dette souveraine de l’État français
En gros, rien que les retraites des fonctionnaires représentent plus de la moitié de la dette officielle et 60% du PIB.
L’État ne comptabilise que la dette immédiatement visible.
C'est comme ignorer un découvert bancaire tout en ayant des paiements programmés à venir : quoi qu'il arrive le compte va finir dans le rouge.
Résultat : la dette réelle de la France dépasse les 350 % du PIB en 2023.
Les contribuables paient les intérets
Chaque année, l’État doit payer des intérêts sur sa dette. Et comme on va le voir, l'intéret grandit plus vite que la dette.
En 2023, la France a payé 50,1 milliards d’euros rien qu’en intérêts.
C’est l’équivalent de :
L’intégralité de l’impôt sur le revenu payé par les Français.
Le budget de la Défense nationale.
Jusqu’en 2021, la France empruntait à des taux proches de 0 %. Aujourd’hui, les taux dépassent les 3,5 % à 4 % pour les nouvelles émissions de dette.
Conséquences:
Chaque nouvel emprunt coûte plus cher.
Chaque dette ancienne doit être refinancée à des taux plus élevés.
Mais ce n’est pas tout.
Plus notre dette grandit, plus elle est perçue comme risquée et moins elle est attractive pour les investisseurs, ce qui entraine une hausse des taux d'intérêt.
Actuellement la Suisse emprunte sur 10 ans à 0,68 %, tandis que la France se finance à un taux environ 5,3 fois plus élevé (3,6 %).
Cette différence s'explique en grande partie par le fait que la Suisse affiche une dette publique de 38 % du PIB contre 112 % pour la France.
Plus la dette est élevée, plus la perception du risque de remboursement l’est également, les investisseurs demandent alors un rendement plus grand pour compenser le risque accru.
Et à mesure que la charge des intérêts augmente, elle réduit encore plus les marges de manœuvre budgétaires :
Moins d’argent pour les services publics.
Moins d’investissements pour l’avenir.
Plus de pression fiscale sur les contribuables.
Face à cette situation, trois scénarios se profilent :
1️⃣ Emprunter encore plus → Ce qui repousserait le problème… tout en l’aggravant. Coûts croissants et explosifs, perte de crédibilité sur les marchés
2️⃣ Augmenter massivement les impôts → Au risque d’étouffer l’économie, asphyxier les ménages et d’accentuer la fuite des capitaux.
3️⃣ Faire tourner la planche à billets → Inflation et destruction de l’épargne.
Bien sûr, le besoin urgent serait d'arrêter d'aggraver cette dette et la série de 50 ans d'affilé de defitit de l'Etat (qui commenca lui aussi peu après la fin de l'étalon or).
Mais ceci n'est probablement pas pret d'arriver, pour deux raisons:
Court terme: Ce ne sera pas pour cette année.

Long terme: Aurons-nous un jour un gouvernement pret à faire le nécessaire ?
57 % du PIB part actuellement dans les dépenses publiques. En d'autres termes la taille de l'etat dans l'économie est de 57% et malgré celà il génère un déficit chaque année (5.1% en 2024).
Les prélèvements obligatoirs (impôts) représentent plus de 45% du PIB.
(À quel moment le nombre de personnes dépendantes de l'État en France représentera-t-il plus de 50 % des votants ?)
La taille de l'état dans l’économie à la fin de l'Union Soviétique était de 41% du PIB. Les prélèvements obligatoires en proportion du PIB était de 20 à 30%. (Pourrions-nous être plus communiste que l'URSS ?)
Ce que dit la science économique
Une étude de Harvard (Reinhart & Rogoff) a analysé 200 ans de données économiques sur 44 pays et a mis en lumière un seuil critique.
À partir de 90 % de dette publique par rapport au PIB, l’économie ralentit… sévèrement.
Voici leur conclusion.
Pour les pays développés:
✔️ Moins de 30 % de dette/PIB → Croissance moyenne 3,7 %
✔️ Entre 30 % et 60 % → 3 %
✔️ Entre 60 % et 90 % → 2-2,5 %
❌ Au-delà de 90 % → 1,7 %, soit deux fois moins que pour un pays faiblement endetté.
Pour les économies émergentes
✔️ Moins de 90 % de dette/PIB → Croissance médiane de 4 à 4,5 %
❌ Au-delà de 90 % → La croissance médiane chute à 2.9% et à 1 % en moyenne
L’étude montre aussi une corrélation directe entre dette et inflation.
En clair : plus un pays s’endette, plus il compromet sa croissance future.
Ce que dit l'histoire
Ray Dalio, l’un des plus grands investisseurs de notre époque, auteur de "L'ordre mondial en mutation: L'ascension et la chute des nations", a étudié l’ascension et la chute des grandes puissances à travers l’histoire.
Selon lui, les nations passent par un cycle :
Montée en puissance : Forte croissance, investissements, expansion.
Pic de prospérité : Endettement croissant, sentiment d’invincibilité.
Déclin progressif : Trop de dettes, perte de compétitivité, conflits internes.
Crise et chute : Effondrement économique, hyperinflation, instabilité politique.
Selon Ray Dalio, les signes de la phase 3 sont les suivants:
Endettement croissant et création monétaire excessive
Inégalités économiques et sociales croissantes
Polarisation politique et luttes internes
Déclin de l'éducation, de l'innovation et des infrastructures
Perte de compétitivité économique
Déclin de la monnaie de réserve
Conflits internes et externes accrus
À ton avis, où en est la France dans ce cycle ?
Dans ce cas, si l’on suit la logique historique, quelle est la prochaine étape ?
Aucun système de gouvernement, aucun système économique, aucune monnaie et aucun empire ne dure éternellement, et pourtant, presque tout le monde est surpris et ruiné lorsqu'ils s'effondrent. — Ray Dalio
4 conséquences pour la France et les Français (liste non exhaustive)
On a chiffré notre situation et ce que l'histoire en dit. Maintenant, entrons dans le concret. Qu’est-ce que ça signifie pour nous ?
1. Augmentation des prix (l’inflation déguisée)
L'inflation n'est ni naturelle, ni "nécessaire" pour l'économie comme l'essaient de faire croire les gouvernements.
Pour décrire notre réalité Saifedean Ammous, dans The Bitcoin Standard, utilise une métaphore idéale :
Imagine un stade avec 1 000 sièges.
Ces sièges représentent la richesse réelle, c’est-à-dire les biens et services disponibles dans l’économie.
Maintenant, au lieu d’augmenter le nombre de sièges, le stade imprime et vend deux fois plus de billets.
Il y a maintenant 2 000 tickets pour 1 000 sièges.
Qu’est-ce qui se passe ?
Tout le monde a un ticket, mais tout le monde ne pourra pas avoir une place.
Les prix des sièges explosent, car les gens sont prêts à payer plus pour garantir leur place.
Aucun siège supplémentaire n’a été créé. La richesse réelle n’a pas augmenté.
C’est ca l’inflation.
Plus d’argent sans produire plus de biens et services.
Résultat : plus de billets sont en compétition pour le même nombre de produits et services. Le pouvoir d’achat diminue, tout devient plus cher, la valeur réelle des épargnes diminue.
La Banque Centrale Européenne dit viser 2 % d’inflation, mais soyons sérieux.

Simplement de 2019 à 2022 la masse monétaire a été augmenté de 23%.
(Un prochaine article arrivera sur le changement de la définition de l’inflation au fil du temps par les états donc abonne-toi. )
Les salaires ne suivent pas, et les épargnants voient leur pouvoir d’achat fondre.
L’État ne rembourse pas vraiment sa dette, il la dillue en imprimant plus d’argent.
Et devine quoi ? C’est justement ce qui permet de réduire la dette. L’État rembourse en monnaie de singe. Car l'argent se dévalue et ce qu’il devait hier devient plus facile à rembourser demain.
2. Baisse des retraites en valeur réelle
Pour rappel, rien que la dette des fonctionnaires correspond à 60% d'endettement sur notre PIB.
Résultat?
On observe une désindexation progressive des pensions. Les retraites augmentent moins vite que l’inflation, donc elles baissent en valeur réelle.
Selon l'economiste Maxime Sbaihi, sur base des données de France Stratégie, la génération des baby-boomers touche une pensions de retraites deux fois suppérieur à ce qu’ils ont cotisé pendant leur vie active. — Source.
Mais ce rapport entre la somme des pensions reçues pendant la retraite et le montant des cotisations, est décroissant. Les retraités nés en 1940 profitent donc d’un taux de récupération de 350%, ceux nés en 1960 profitent d’un taux de récupération de 200% tandis qu’une personne née dans les années 2000 n’aura un taux de récupération que de 120%.
Sur la base de ces chiffres, Maxime Sbaihi dénonce une inéquité et une injustice intergénérationnelle
Cette chute de la valeur réelle des retraites s'accentuera davantage lorsque notre capacité à contracter des nouvelles dettes diminuera et que l’inflation suivra.
3. Baisse de la compétitivité et du pouvoir d’achat international
Appauvrissement comparé aux pays qui gèrent mieux leurs finances.
Les importations coûtent plus cher → Moins de pouvoir d’achat sur les produits étrangers (électronique, carburant, vêtements, voyages…).
On commence à trouver les produits Apple trop chers, les vacances à l’étranger hors de prix, les voitures importées inaccessibles.
Depuis 2008, l'euro a perdu:
29% contre le CNY (Chine)
31% contre le Dollar Americain
42% contre le CHF (Suisse)
4. Augmentation des prélèvements pour financer la dette
L’État doit trouver du cash pour payer les intérêts. Actuellement:
Prélèvements obligatoires = 45 % du PIB.
Dépenses publiques = 57 % du PIB.
Déficit public = 5,1 % du PIB en 2024.
On est déjà à des niveaux d’imposition records. Que restera-t-il à taxer ?
A ce sujet, la conclusion de l’article de La Tribune cité précédemment peut faire froid dans le dos : "Une seule solution reste possible : orienter l'épargne des ménages vers les investissements productifs publics.".
Sachant en plus que les moyens de contourner les prélèvements ont drastiquement diminué depuis la digitalisation et la surveillance financière.
La vraie solution.
Alors, comment se protéger ?
Bitcoin.
Une monnaie dont l’offre est fixe et non manipulable par l’État.
Mon Bitcoin ne peut être capturé, dévalué ou dilué par aucun gouvernement.
Il ne peut servir à payer les conséquences d'anciens politiques élu grâce à des promesses financées par la dette.

L’histoire nous montre que les monnaies fiduciaires finissent toujours par être diluées. Ce n’est pas une hypothèse, c’est un fait.
Dans ce contexte, ne pas avoir de Bitcoin est un risque.
Si tu as aimé cet article, partage-le à tes amis, ta famille, tes collègues.
— Axel
Comment sortir du piège de la dette ?